samedi 28 décembre 2013

Le party metal du IIIème millénaire !

Kvelertak "Meir" (2013)
ou "Meir de tous les excès"


L'effet de surprise d'un premier album osant une fusion de hardcore, de black metal et d'énergie typiquement rock'n'rollesque passée, les norvégiens de Kvetertak continuent de tracer leur propre petit chemin. Analyse d'un phénomène en danger de banalisation.

Indéniablement, il y a deux ans, le premier album de Kvertalak fit son petit effet proposant une musique jusqu'alors inédite et, surtout !, d'excellentes chansons pour véhiculer cette nouvelle conception du metal. Autant dire que la formation était sérieusement attendue au tournant. L'exploit d'une musique à la fois sombre et entraînante serait-il pérennisé ? Avec Meir (plus en norvégien) on peut se rassurer, la formule n'a pas été perdue dans l'expectative créée par la si difficile conception d'un second album. Pour mettre toutes les chances de leur côtés, le groupe a de nouveau fait appel aux services du producteur Kurt Ballou (metteur en son émérite mais également six-cordistes des vénérés Converge) et de John Dyer Bayzley (chanteur et guitariste de Baroness) pour un artwork encore une fois tout à fait réussi (le lascar est, il faut dire, coutumier du fait). Mais si cette continuité est, fondamentalement, une bonne nouvelle, elle est aussi la limite d'un opus reproduisant peu ou prou la même recette et n'ayant, par conséquent, pas l'impact novateur de son devancier.
Quoiqu'il en soit, on ne peut que reconnaître à Kvelertak une réelle efficacité compositionnelle, une capacité à accrocher la feuille sans commune mesure avec la masse des metalleux laborieux qu'on rencontre habituellement. Ca lui vaut d'ailleurs sans doute de passer pour un groupe de vendus chez les plus intégristes des chevelus cuir-et-cloutés. Fi de ce mauvais esprit de chapelle, de ce sectarisme bas du front qui les fit, par exemple, exclure de l'Encyclopaedia Metallum, site connu pour son double standard d'acceptation puisqu'on y retrouve un Mötley Crüe, un Scorpions ou un Def Leppard (formations pas franchement habités par la fonderie lourde) mais pas les groupes lorgnant sur le "core" ou le "nu" à la crédibilité pourtant plus évidente... Bref, revenons à nos (furieux) moutons et à leur seconde galette et constatons qu'écoute après écoute, même avec toute la mauvaise foi du monde, on ne peut reprocher à Meir que son suivisme de l'œuvre originelle. Parce que, mes amis, c'est une belle enfilade de folie riffeuse, d'agression percussive, de vocalises écorchées ET de mélodies accrocheuses (oui, tout ça !) qui nous est offerte avec, en sus, un vrai don pour affiner le propos certes épisodiquement mais de façon suffisamment marquante pour que cela fut mentionné, c'est fait.

Reste qu'on souhaite au groupe de vite trouver le sésame de son évolution s'il ne veut pas s'auto-parodier à l'instar d'un Volbeat aujourd'hui usé jusqu'à l'élastique du slip. En l'occurrence, on n'en est pas encore là et on peut donc apprécier sans arrière-pensée une galette certes convenue, pour Kvelertak, mais d'une implacable efficacité. Kvelertak ? Le "party metal" du IIIème millénaire devrait sonner comme ça et il n'y a qu'à sampler l'impeccable single, Bruane Brenn (un exemple parmi tant d'autres !), pour s'en convraincre. En un mot comme en mille, Kvelertak a la classe et si les petits cochons ne les mangent pas, etc.


1. Åpenbaring 3:06
2. Spring Fra Livet 3:34
3. Trepan 3:39
4. Bruane Brenn 4:07
5. Evig Vandrar 2:48
6. Snilepisk 2:52
7. Månelyst 3:10
8. Nekrokosmos 6:40
9. Undertro 6:25
10. Tordenbrak 8:53
11. Kvelertak 3:49


Erlend Hjelvik – vocals
Vidar Landa – guitar, piano
Bjarte Lund Rolland – guitar
Maciek Ofstad – guitar, vocals
Marvin Nygaard – bass
Kjetil Gjermundrød – drums

4 commentaires:

  1. Si "Encyclopaedia Metallum" n'a pas jugé bon d'inclure Kvelertak dans ses colonnes, c'est le contraire chez Spirit of Metal, la bible gauloise du genre !
    Alors oui Kvelertak ça peut faire peur à la première écoute (pas pire que le premier Motörhead en 77 !!!), mais une fois la première vague brulante passée, s'installe une sorte de connivence entre les musiciens et l'auditeur. Soyons clairs, ces Norvégiens énervés n'ont rien inventé du tout. Ils se contentent de recycler des styles déjà bien ancrés dans la tradition. Là où ils excellent, c'est dans leur capacité à mêler les différents ingrédients pour créer leur propre identité... et ça c'est balèse !!!!!
    Alors si vous avez pas peur de vous cramer un peu les esgourdes, jetez-vous sur ce brûlot... et démerdez-vous aussi pour trouver leur précédente rondelle !!!

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    1. Bien dit ! Et j'apprécie à sa juste valeur la référence à Motörhead les deux groupes partageant une énergie rock'n'roll assez similaire.

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  2. Merci pour la découverte ! J'ai souvent pensé à Audrey Horne pour l'énergie, les racines 70's et les twin guitars, le tout en plus black et en plus barré. Je suis preneur... c'est sur ma liste d'achats.
    JP Vérité

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    1. J'avoue ne pas connaître Audrey Horne, j'aurais donc eu du mal à faire le rapprochement. Pour le reste, bien content que ça t'ait plu (le premier album est du même tonneau). Enjoie ! ^_^

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